Comment réussir à isoler une pièce afin d’en faire un studio de musique ?


  1. Comprendre le bruit
  2. L’isolation à la rescousse des nuisances sonores
  3. Quels matériaux absorbants choisir ?
    1. Quels sont les isolants phoniques disponibles pour une pièce ?
  4. Comment réussir à limiter la propagation des bruits en dehors de la pièce ?


Si vous désirez jouer, répéter et enregistrer votre musique à la maison, rien de tel que d’isoler une pièce du logement comme par exemple une chambre, un comble, un cagibi, afin de la transformer en studio musical. Mais comment réussir à s’y prendre ?

Comprendre le bruit

L’intensité d’un son se situe sur une échelle de références : de 10 à 130 décibels. Il s’agit de la pression sonore liée à un son :

  • de 100 à 130 dB : seuil de la douleur : c’est le cas du marteau-piqueur, du moteur d’avion à réaction au sol, et des concerts de rock
  • de 80 à 100 dB : bruits dangereux : comme par exemple le passage d’un train ou la musique forte.
  • de 60 à 80 dB : bruits fatigants : comme une rue très passante
  • de 40 à 60 dB : bruits gênants : une conversation à niveau normal.
  • de 10 à 40 dB : bruits légers : comme par exemple le bruissement du vent dans les feuilles

L’isolation à la rescousse des nuisances sonores

En étant capable de mesurer la nuisance sonore des bruits, vous pouvez définir un objectif d’isolation afin d’atteindre un niveau sonore cible. Pour être perceptible, toute amélioration acoustique doit être supérieure à 3 dB. En dessous, aucune différence ne sera perceptible.

Pour réaliser l’isolation, il est possible d’utiliser plusieurs matériaux : absorbants, isolants, résilients.

  • En ce qui concerne les matériaux isolants (béton, briques, plâtre…), ils empêchent le bruit de passer d’une pièce à une autre.
  • Pour les matériaux résilients (liège, caoutchouc, ressorts …) ils permettent de bloquer ou réduire les vibrations mécaniques.
  • Les matériaux absorbants (laines minérales, mousses, bois expansé…) sont quant à eux capables de réduire la réverbération du bruit à l’intérieur de la pièce.

Ces trois types de matériaux peuvent être associés afin de maximiser le résultat.

Attention toutefois, il faut savoir qu’un matériau absorbant n’améliore en aucun cas l’isolation acoustique. Il permet uniquement de diminuer le niveau sonore à l’intérieur d’un local et évite ainsi la réverbération si chère aux musiciens dans certaines circonstances.

Quels matériaux absorbants choisir ?

Il est très important que le matériau soit poreux afin de réduire le bruit. En effet, les ondes sonores vont ainsi pouvoir se répercuter sur les millions de petits orifices à 360°. Cela va considérablement affaiblir leur effet lors du rebond. Sachez toutefois qu’il est plus facile de réduire les bruits aigus que les bruits graves car l’absorption est plus performante dans les hautes fréquences. Pour mieux absorber dans les fréquences élevées, il sera nécessaire d’utiliser du feutre ou des textiles par exemple. Cela peut constituer une première couche absorbante parfaite pour votre studio de musique.

Il existe deux types de mousses : la polyuréthane et la mousse de mélanine. Attention toutefois aux risques d’incendies !

Si vous recherchez des matériaux absorbants bon pour l’environnement, privilégiez alors le liège, le chanvre (pour le sol notamment).

Quels sont les isolants phoniques disponibles pour une pièce ?

  • Panneaux isolants sous vide : efficace, mais cher au m2
  • Laine de roche : excellent compromis efficacité/prix
  • Laine de verre : couramment utilisé pour la conception de studios musicaux.
  • Ouate de cellulose : idéal pour les cloisons ou les faux plafonds.
  • Fibre de coco : capacités similaires à la fibre de bois.

Les plaques de plâtre sont couramment utilisées pour réduire de moitié les nuisances sonores d’un domicile. Elles sont également adaptées au besoin d’isolation acoustique des cloisons.

Comment réussir à limiter la propagation des bruits en dehors de la pièce ?

Pour une isolation acoustique optimale, vous devrez choisir de préférence une pièce sans fenêtres, en pensant à l’isolation acoustique des murs ainsi qu’à celle du sol ou du plafond.

Vous devez penser à prévoir l’emplacement des prises d’électricité et des luminaires. De plus, il est important de ne pas oublier d’installer une VMC afin de renouveler l’air et éviter le trop-plein d’humidité. Sur l’ossature existante, vous pouvez poser de la laine de roche, sur 20 cm d’épaisseur, deux couches de plaques de plâtre avec isolation acoustique renforcée et pour finir une moquette. Au plafond, placez des panneaux de bois d’OSB. Au sol, ajoutez du parquet en complément. Il est important de savoir qu’il faut éviter au maximum les angles droits. En effet, pour une meilleure acoustique la pièce ne doit donc pas être carrée ou rectangulaire. Afin d’y parvenir, la pose de planche de bois sur les angles est une excellente solution.

Si la pièce possède une fenêtre, optez pour du double voire du triple vitrage. Pour une fenêtre insonorisante, il sera nécessaire d’opter pour un niveau d’affaiblissement acoustique cible. Si vous désirez obtenir une isolation optimale des fenêtres, il sera possible de remplacer de grosses épaisseurs de verres par des verres feuilletés intégrant un film en polybutyral de vinyle. Ce dernier renforce le niveau d’isolation phonique et minimise les épaisseurs de vitrage et donc le poids de verre ainsi que le coût de la fenêtre.

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